An interview with Benjamin Deberdt and Jean-Marc Druesne about SKATEDADS

(Version française en bas de l’article 🇫🇷)
Interview by Charles Paratte – Photos by Nohan Ferreira

I heard recently that my friend Benjamin Deberdt was working on a photo exhibition titled “Skatedads”. I didn’t know much about the project except it was about portraying Parisian skaters accompanied by their children. I recognized some well known faces among the models like Stephane Larance, Franck Barattiero among some others who still are activist in the skate community.
It’s funny to thing that most of them dreamed about or experienced skating the famous “bassins de la Tour Eiffel” as well as skating a smelly underground car parking during some rainy days, those things you don’t necessary tell to your parents. They are now raising their children in a completely different world, a world where the city of Paris make sure that Place de la RĂ©publique is a good place to skate…
We asked a few questions about the project to Jean-Marc Druesne, the creator of Leroy Republique that host the exhibition and Benjamin Deberdt, the photographer, who are also “Skatedads”.

The Exhibition will take place from 6 to 11 November, 11 bis rue Elzevir  Paris.
Meet them there, and be sure they have good stories to share.

 

 How did you get involved in the project ?

BD : Jean-Marc first called me to be in front of the camera, as one of the featured dads… He explained his idea, and I asked him and he and his wife Gwendaline, that also works on Leroy, were free to meet. Their energy and genuine vibe quickly won me over, and I offered to shoot the project, as they were not set on a photographer, yet. It was very natural, and happened quickly…
JMD : I first reached out to Benjamin when I was talking to all iconic Parisian skaters and dads to pitch the project. I was a fan of his work, especially his black and white portraiture, such as his Templeton cult portrait. Benjamin also still creates in his work a strong link between skate generations, from Dôme/Bastille kids with Sugar Mag to the République new scene with Live Skateboard Media.

Why portraying skatedads with their children ?

BD : I will let Jean-Marc develop it for you.
JMD : Because nobody has done it! More seriously, through this project we wanted to show these skatedads being dads with the emotion with their kids though being true skaters with the same attitude and mind since skateboarding defined us for ever.
There is whole new generation of skaters over 40 who started skateboarding in the mid 80’s now turning dads and sharing skateboarding lifestyle and culture with their families. And this is exactly what we want to celebrate through this new project Leroy RĂ©publique.

What were the constraints or difficulties shooting kids and parents ? 

BD : Right away, I told Jean-Marc and Gwen that I would shoot on film, because, end of the day, that’s what I do ! Digital is so outdated… [Laughter] So, as we are speaking of the weird science of taking photos of kids, you could call that a constraint, but since this is the natural way to shoot for me, I was not really stressing it at all. In the end, kids are not the difficult ones, adolescents are ! [Laughter] And even worse, the dads !
And, yes, black and white was a given.
JMD : We wanted to catch the emotion between skatedads and their kids sharing skateboarding together, and avoid clichés of rigid traditional family photos.

When two skate dads meet, what do they talk about ?

JMD : They probably say let’s skate! Skateboarding will always be there despite injuries and bad knees… And they are super proud of their kids discovering and enjoying this board, lying down to start with, then first ollie, first drop in the park etc.
BD : They start by talking about what the kids are doing nowadays, to prove they are still up to date with what’s going on in skating, but quickly they and up discussing their past adventures and heroes ! Skater must be the most nostalgic social group I have got to witness… And for a reason : they lived amazing experiences during their formative years.

Do you think skaters can transmit what skateboarding mean to us to their own kids ?

JMD : I would say yes, when I look at my son Gabriel who’s 14 and have been really into core skateboarding for the past two years now. I didn’t push that at all! And now he’s experiencing exactly what we did in the 80’s/90’s, he’s building strong friendships that will probably last for a long time, he’s discovering music and design through skate video parts (not on VHS anymore!) and through skate graphics, and creating his own space and freedom!
BD : We often talk about this with Scott Bourne, about how skateboarding was our secret, that no adult could get, parents included… Which is not the case at all anymore. In times where the whole world will watch some sort of skateboarding at the next Olympic Games, the new generation can’t experience that « secret society » vibe we had, but they still have all the rest : the sense of community, and yes, the freedom and open-mindedness.

 

J’ai appris récemment que mon pote Benjamin Deberdt travaillait sur une nouvelle expo photo, intitulée “Skatedads”. Sans en savoir beaucoup plus, il semblait s’agir d’une série de portraits de skateurs parisiens accompagnés de leur enfants. Parmi les modèles, on reconnait quelques figures de la scène locale ou même au delà comme Stéphane Larance ou Frank Barattiero et d’autres qui sont toujours actifs de près ou de loin dans ce petit monde du skate.

C’est marrant de penser que la plupart d’entre eux ont probablement rêvé de skater (ou ont skaté) les bassins de la tour Eiffel, tout autant de skater ce parking sous terrain crasseux pendant les jours pluvieux, le genre d’activité qu’on ne racontait pas forcément à ses parents. Aujourd’hui, ils élèvent leurs enfants dans un tout autre monde, un monde où la Mairie de Paris s’efforce de faire de la place de la République un bon spot de skate…

Nous avons posé quelques questions à Jean-Marc Druesne qui a eu l’idée de “SkateDads” et créateur de Leroy Republique et Benjamin Deberdt, le photographe, donc, tout deux plus que jamais concernés par la vie de Skate Dad.

L’exposition se tiendra du 6 au 11 novembre au 11 bis rue Elzevir à Paris.

Venez les rencontrer là-bas, et soyez sûr qu’ils ont de bonnes histoires à raconter.

 

Comment as tu été approché pour travailler sur ce projet ?

BD : Jean-Marc m’a d’abord appelé pour participer en tant que modèle, enfin pour poser en tant que papa… Il m’a expliqué son idée, et je lui ai proposé de se rencontrer avec sa compagne Gwendaline qui travaille aussi sur Leroy. Leur énergie et leur envie m’ont tout de suite donné envie de me proposer pour photographier le projet, vu qu’il n’était pas encore fixés sur le photographe. Ça s’est fait très naturellement et très vite…

JMD : J’ai contactĂ© Benjamin d’abord en tant que skater et papa tout en Ă©tant fan de son travail photo argentique et notamment de ses portraits comme la photo culte de Templeton. Benjamin crĂ©e aussi un lien entre les gĂ©nĂ©rations de skaters, de la gĂ©nĂ©ration du DĂ´me/Bastille avec Sugar Ă  la gĂ©nĂ©ration RĂ©publique avec Live Skateboard Media, et c’est ce qui nous anime avec ce projet!

Pourquoi faire le portrait de papa skateurs avec leurs enfants ?

BD : je vais laisser Jean-Marc développer leur idée…
JMD : Parce que personne ne l’a fait Ă  date! Plus sĂ©rieusement, nous voulons montrer Ă  travers ces photos que les skaters restent skaters pour toujours tellement cela nous a dĂ©fini très jeune, avec toute l’Ă©motion et la complicitĂ© d’un papa avec ce qu’il a de plus cher au mondes, ses enfants. A part quelques amĂ©ricains avant comme Steve Olson, c’est la première gĂ©nĂ©ration qui a commencĂ© le skate au milieu des annĂ©es 80 qui devient papa et qui naturellement transmet ça Ă  ses enfants. C’est un vrai phĂ©nomène global que l’on veut cĂ©lĂ©brer avec ce projet Leroy RĂ©publique.

Quelles contraintes représentaient un shooting avec des enfants et quelles sont les contraintes que tu t’es imposées ?

BD : J’ai tout de suite prévenu Jean-Marc et Gwen que je voulais shooter en pellicule, parce qu’au final, je ne fais plus que ça ! Le digital est vraiment trop dépassé… [Rires] Donc, dans le cadre d’une science aussi inexacte que la photo d’enfants, on pourrait parler de contrainte, mais c’est la façon naturelle dont je fais des photos, donc, je ne me suis pas stressé plus que ça sur ce point. Au final, le plus compliqué, ce ne sont pas les enfants, mais les ados ! [Rires] Et encore pire, les papas !
Et sinon, le noir et blanc était une évidence.
JMD : Nous ne voulions pas non plus tomber dans des portraits de famille trop figĂ©s, mode photo de famille amĂ©ricaine. Nous voulions capturer l’Ă©motion de partager le skate ensemble mĂŞme si avec les tous petits c’est plus compliquĂ©:)

Que se disent deux skatedads quand ils sont réunis ?

JMD : Ils se disent qu’ils ont envie de skater! Ça ne nous quittera jamais malgrĂ© des blessures et des problèmes aux genoux…Et ils sont fiers de parler des exploits de leurs kids, d’abord allonger sur la board, première descente, premier ollie, premier drop, etc.
BD : Ils commencent par discuter des jeunes de maintenant, pour se prouver qu’ils sont encore dedans, puis très vite ils reviennent à leur aventures et leurs héros de jeunesse ! Les skateurs sont l’une des populations les plus nostalgiques que je connaisse… À raison : ils ont connu de grands moments à l’époque où la personne se forme.

Peut on transmettre ce que le skate représente pour nous à ses propres enfants ?

JMD : Ma rĂ©ponse est oui pour l’avoir transmis Ă  mon fils Gabriel 14 ans qui skate Ă  fond depuis deux ans sans pour autant l’avoir poussĂ©. Et maintenant il fait le mĂŞme parcours que nous tous skaters, dĂ©couvrir l’amitiĂ© avec sa bande de skaters, dĂ©couvrir la musique et le design Ă  travers les vidĂ©os et les boards, et surtout dĂ©couvrir la libertĂ©!
BD : On en parle souvent avec Scott Bourne, du fait que le skate était notre secret, que les adultes ne comprenaient pas du tout, parents compris… Ce qui n’est plus du tout le cas. Donc, à une époque où tout le monde va bientôt voir du skate aux Jeu x Olympiques, les touts jeunes ne peuvent plus connaître cet aspect « société secrète », mais le reste est toujours là : la communauté, et oui la curiosité et la liberté.