Interview with Vivien Feil X Benjamin Deberdt
Interview by Charles Paratte // Photos by Benjamin Deberdt // Big thanks to Sona Diallo
Les “collabs” comme on les appelle sont nombreuses ces temps-ci, et lorsque le t-shirt unissant les logos de Magenta et LiveSkateboardMedia est apparu, il vous a peut-être semblé que ce n’était qu’une de plus… Mais elle résulte d’une longue amitié, et il m’a semblé intéressant de la soumettre au test des questions croisées.
Les occasions où j’ai vu Benjamin et Vivien ensemble sont étonnement rares. Celle qui me vient à l’esprit est une mission photo pour l’interview de Vivien dans l’éphémère magazine Pause, version papier de ce qu’est aujourd’hui Live Skateboard Media. À cette époque, Vivien attendait avec angoisse la livraison des toutes premières boards Magenta. Cette après-midi s’est résumée pour moi à les suivre, sur des kilomètres, pour trouver le spot qu’ils cherchaient avec des idées très précises en tête, en passant devant une dizaines d’autres qui me semblaient parfaits mais ne rentraient pas dans leur plan. Cinq heures de marche ont passé et la photo n’a jamais eu lieu, pour causes de vigiles faisant leur travail, et d’obligation familiales.
L’interview est sortie quelques semaines plus tard, avec une dizaine de photos, ce qui en dit long sur leur degré d’investissement pour ces quelques pages. Cette journée résume bien ce qui anime Vivien et Benjamin, et rapproche leur personnalités de manière évidente: un dévouement à ne s’investir que sur les projets auxquels ils croient, chacun à leur manière, sans jamais emprunter les chemins les plus faciles.
« Collabs » as we call them are popular nowadays, and while both logos (Magenta and LiveSkateboardMedia) appeared on a T-Shirt, you may have had the impression that it was just another random one. That being said, this collab is a result of a longtime friendship. To me, it would be interesting to ask them a few questions.
Surprisingly, the times that I have seen Benjamin and Vivien together are extremely rare. One moment that does come to mind is a photo shoot of Vivien that I witnessed (For the shortlife Pause magazine, which was a print version of Liveskateboardmedia). At that time, Vivien was waiting anxiously for the first series of Magenta boards to arrive. For me, that afternoon consisted of following them for kilometers, as they searched for a spot, despite the fact that for me we already passed multiple. Five hours of walking later, due to complications with security, those photos never happened.
The interview ended up coming out a few weeks later, accompanied by a good amount of photos which says a lot about their dedication. That day truly encompassed what Benjamin and Vivien stand for as well as their compatibility. Each one has their own way of doing things without ever choosing the easiest path.
Meilleure façon de décrire ce que tu fais, selon toi
Vivien: Lutter contre la pensée unique. Faire du monde un endroit un brin moins arbitraire. Exprimer les idées qui m’inspirent et inspirent mes amis, d’où qu’elles viennent.
Benjamin: Je dirais que de mon côté, j’essaie d’utiliser le média internet, entre autres, en essayant de ne pas sombrer dans ses travers faciles, pour rappeler aux gens pourquoi ils sont tombés amoureux du skateboard.
Best way to describe what you do
V: Fighting against narrow-mindedness. Making the world less arbitrary. Portraying ideas that inspire me and my friends, regardless of where they come from.
B : Personally, I try to use the internet, as well as other medias, while making an effort not to gravitate towards the easiest solution. I try to remind people why they fell in love with skateboarding.
Pire embrouille ou désaccord entre vous
B: Ce n’est pas une embrouille, mais il y a de cela quelques années, nous sommes partis à Berlin avec Soy et lui, et les deux ont été particulièrement chiants… Toujours la pire remarque de Français, toujours en train de ricaner… J’avais un double emploi du temps: traduire un mag le matin, et shooter le reste de la journée et de la nuit, donc je n’étais pas très réceptif, on va dire, et je leur ai fait comprendre. Plus tard, ils m’ont avoués qu’ils s’étaient dit que ce serait marrants d’essayer de me rendre fou, en étant particulièrement insupportables… Ils ont bien failli réussir, les cons!
V: J’ai une vague image de Benj torse nu, le corps huilé et le feu dans les yeux, prêt à l’assaut. J’ai un bref souvenir de ses uppercuts puissants pleuvant sur moi avant que je m’effondre, knockouté. C’était au Cambodge en 77. L’eau a passé sous les ponts, depuis.
Worst disagreement you have had
B : It wasn’t so much of a disagreement, but a few years ago, we went to Berlin with Soy and Vivien and the two of them were particularly annoying, making negative remarks and sniggering. At that time I had to deal with a heavy work schedule: translating a magazine in the morning and shooting the rest of the day. As you can imagine, I was not very partial to their behavior and I made them aware of it. Later on, they admitted that they did it on purpose to drive me crazy. They almost succeeded, the fools!
V : I have a vague image of Benj, topless, his body glistening, fire in his eyes, ready for assault. I have a brief souvenir of his terrifying uppercuts showering down on me before I fell on the floor, knocked out. It was in Cambodia in 77. Since then it’s water under the bridge.
Meilleure photo avec Benjamin/Vivien selon toi
B: J’ai mauvaise mémoire, mais je dirais celle du nosegrind à NYC? Ce couillon avait décidé qu’il ne ferait pas froid à New York en novembre et était venu avec un sweat-shirt en tout et pour tout, je crois. Il grelottait non-stop, c’était assez drôle… Brian Delatorre skatait à fond, et Josh Stewart filmait pour la Static IV. Et entre deux claquements de dents, Vivien ultra motivé, comme toujours. Au final, ce que je retiens d’une photo, d’un trick, ou d’une session, ce sont les petits détails de la journée, bien souvent… Mais, sinon, j’aime bien l’ambiance générale de la photo. Il se passe plein de choses à l’arrière-plan.
V: Le 360 flip de Soy à Saint-Germain-des-Prés. Ce n’était pas avec moi. Je n’étais même pas là. Mais je crois que c’est la meilleure photo de Benj’ (et Soy) de tous les temps. Pour celles que l’on a fait tous les deux, je repense à un nosegrind à Berlin en 2003 lors de notre premier voyage ensemble. Ça doit se trouver dans les archives!
Best photo of the both of you
B : I have a bad memory, but I’d say that ii’s of the nosegrind in NYC. This fool decided he wouldn’t be cold in November in New York and came with just a sweat shirt. He shivered nonstop, it was pretty funny. Brian Delatorre skated a lot, and Josh Steward was filming for Static 4. Teeth shattering, Vivien was still extremely motivated. In the end, what I remember is the small details of the day. Otherwise, I love the feeling of the photo. There are a lot of things happening in the background.
V : The360 flip that Soy did at Saint Germain Des Prés. It wasn’t with me, I wasn’t even there, but I think it’s the best photo of them together. Regarding those that we did together, I’m reminded of a nosegrind in Berlin in 2003 during our first trip together. I’m sure it’s in the archives.

Vivien Feil / FS Nose Grind NYC 2009 (Photo by Benjamin Deberdt)
Pire situation dans laquelle vous vous êtes retrouvés pendant une tournée
B: Je ne crois pas qu’il nous soit jamais rien arrivé de vraiment terrible… Par contre, je me rappellerais toujours de notre première matinée en Inde, à New Delhi. Vivien était jeune, et à fond de skater. C’était peut-être aussi un moyen de se défendre de la réalité qui nous entourait… Bref, il voyait des spots partout, et d’un coup s’esclaffe devant une option possible: “Y a qu’à attendre que les gens qui dorment, là, se réveillent, et hop, on skate…” et là, en une seconde, il réalise que les personnes enroulées dans des draps au milieu de la rue ne sont peut-être pas en train de dormir, en fait… Il s’est éteint, d’un coup, et est resté très calme le reste de la journée. On n’est jamais allé vérifier s’ils dormaient ou pas… Ce voyage reste le plus fascinant que j’ai fait grâce au skate, et j’imagine que c’est la même chose pour lui. Un grand merci encore à la famille Panday!
V: Je me rappelle avoir dormi d’une oreille, en Inde, sur un pouf crasseux, dans un couloir du même métal donnant sur une mare à moustiques paludiques pendant plusieurs jours. Avec le temps, les pires souvenirs deviennent les meilleurs.
Worst situation that you found yourself in during a trip
B : I don’t think anything really bad happened, however, I will never forget our first morning in New Dehli, India. Vivien was young and extremely focused on skateboarding. It was also a way of escaping the reality around us. He would see possible spots everywhere and suddenly there was one instance where he found a potential opportunity « We just have to wait until the people who are laying here to wake up and we can skate » and then he happened to realize that the people wrapped in sheets in the middle of the street were maybe not actually sleeping. At that point he stopped talking and remained silent for the rest of the day. In the end, we never found out if they were sleeping or not.
This trip remains the most fascinating that I’ve ever been on thanks to skateboarding, and I imagine that’s the same for Vivien. Big thanks to the Panday Family.
V : I remember being half asleep in India on a dirty cushion in an equally dirty corridor infested with mosquitos for many days. With time the worst situations become the best memories.
Meilleure rencontre inattendue
B: Avec Vivien, je dirais Steve Brandi, qui reste le seul être humain à avoir brisé la “Olly Todd rule”, alors qu’il est physiquement impossible de skater sur du Marvin Gaye.
V: J’ai rencontré Jan Kliewer et Michael Mackrodt en voyage avec Benj’, ce sont toujours de super copains.
Best unexpected meeting
B : I would say Steve Brandi, who remains the only human being to have broken the « Olly Todd rule », despite the fact that it’s physically impossible to skate to Marvin Gaye.
V : I met Jan Kliewer and Michael Mackrodt travelling with Benjamin, we are still great friends.
Pire “coup de pute” qu’on vous ait fait
B: Je me suis fait virer d’un magazine européen que j’avais aidé à fonder, en un coup de téléphone de cinq minutes, sans explication, alors que j’étais dans le bus pour aller me faire injecter des doses massives de cortisone à l’hôpital… C’était pas mal.
V: Un indien! Je ne me rappelle plus ce que c’était mais c’était un indien, c’est sûr.
Worst betrayal that happened to you
B : I was fired from a European magazine that I helped found via a five minutes phone call without explanation, while I was on my way to the hospital to be injected with massive doses of cortisone. It was great.
V : I’m sure it was an Indian
Meilleur compliment qu’on vous a fait à propos de votre travail
B: Il y a très longtemps, comme je posais des flashs pour faire une photo de Salim Krim, dans le park de Provins, un gamin a commencé à me parler. Lorsqu’il a réalisé que j’étais “le gars de Sugar”, il m’a expliqué qu’il relisait un article que j’avais écrit sur un voyage à New York tous les soirs, et rêvais d’y aller un jour. Là, je me suis dit que ça servait à quelque chose, tout ça…
V: Accrocher une planche Magenta dans la chambre d’un enfant.
Best compliment that you received due to your work
B : A long time ago, as I was setting up flashes for a photo with Salim Krim, a kid started talking to me. As soon as he realized that I was « the guy from Sugar mag », he explained to me that he read an article I wrote about a trip to NYC every night and dreamt of going there one day. That is when I realized my work was beneficial.
V : Hanging a Magenta board in the room of a kid
Pire désillusion, après avoir rencontré un de vos héros
B: En skatant à Paris, j’ai assez vite compris qu’être très doué en skate n’avait aucun rapport avec le fait d’être un être humain de qualité même moyenne… Donc, j’ai été assez peu déçu, plus tard, lorsque j’ai pu voyager et rencontrer des skateurs célèbres. J’étais déjà vacciné.
V: N’ayant jamais cultivé l’idolâtrie, j’ai échappé à la désillusion. J’ai cela dit rencontré un paquet de types extrêmement talentueux sur une planche qui n’ont absolument rien à raconter, ou alors pas à moi.
Biggest disappointment after meeting one of your heroes
B : While skating in Paris, I quickly understood that being good at skateboarding doesn’t mean you’re a good person. So, later, I wasn’t too disappointed because essentially it was something I was already used to.
V : I’ve never been into idolatry, I escaped the illusion. I did however meet many talented skateboarders who had nothing to bring to the table, at least not for me.
Meilleure façon de documenter le skateboard
B: Avec le coeur? Aussi couillon que cela puisse sonner… Je viens d’une génération qui avait des règles pour tout, les tricks à faire, les spots à skater, les vêtements à porter, la façon de shooter, la façon de filmer… Bref, tout était interdit. Et au final, les images, les interviews, les vidéos qui sont restés, ou ont eu un impact à long terme sont celles qui n’ont pas suivi ces règles… Aujourd’hui, tout le monde larmoie sur la première vidéo Stereo ou Love Supreme de Thomas Campbell, mais quand elles sont sorties, la majorité des skateurs ont détestés. Donc, faites ce que vous avez envie de faire, et faites le du mieux que vous pouvez, c’est ce qui compte.
V: Avé le coeur.
Best way to document skateboarding
B : With the heart ? I come from a generation where there were rules for everything, which tricks to do, which places to skate, which clothes to wear, which way to shoot, which way of filming. Essentially, everything was forbidden. In the end, the footage, the images, the interviews, the videos that rested or that made an impact are those that didn’t follow the rules. Today, everyone is nostalgic about the first Stereo video or Love Supreme of Thomas Campbell, but when they came out, most skateboarders hated them. So, do what you want to do, do your best, that’s what counts.
V : With the heart

Vivien Feil / Kickflip Goa India 2006 (Photo by Benjamin Deberdt)
Pire critique que l’on pourrait te faire
B: Que mes photos ne sont pas “droites”? J’ai un vrai problème avec ça…
V: Je ne suis pas inquiet.
Worst critic we can give you
B : That my photos are not “straight”, I have a real problem with that
V : I don’t worry about that
Meilleure personne avec qui parler de skate
B: Mon fils.
V: Soy.
Best person to talk about skateboarding with
B : My Son
V : Soy
Pire époque du skate pour toi.
B: Sûrement celle dont je parlais plus tôt, la fin des années 90. Personnellement, je rigolais bien à faire de la planche à roulettes avec les potes, mais rétrospectivement, la culture était tellement étriquée, notamment en France. Et en même temps, il s’est passé tellement de choses passionnantes à cette époque… En tout cas, je me suis bien éclaté!
V: Toutes les époques se valent. Seuls les individus et leur histoire me plaisent.
Worst skateboarding era
B : late 90’s. Personally, I had fun skating with my friends but retrospectively the skateboard culture was close knit, especially in France. At the same time, so many things happened. Anyway, I enjoyed it.
V : It’s not the eras that are important to me but people and their stories
Meilleur moyen pour ne pas penser au skateboard.
B: Ma femme. Mon fils. Mes plantes vertes. La vie est pleine de choses qui n’ont rien à voir avec le skate, et heureusement!
V: Je conseillerais plutôt d’y penser en permanence. Je ne skate plus six heures par jour depuis des années mais j’y pense toujours autant. C’est ce qui me permet de continuer à progresser.
Best way to avoid thinking about skateboarding?
B : My wife, my son, my plants. Life is full of things that have nothing to do with skateboarding, thankfully.
V : I would suggest thinking about it all the time. I haven’t skated more than six hours a day for years but I still think about it just as much. This is what allow me to continue to progress.
Pire compromis que votre métier a nécessité
B: Fermer ma gueule lorsque des gens étaient particulièrement insupportables. Juste pour avoir la photo… Mais en classant mes vieilles images, je réalise que je n’ai jamais tourné mon appareil vers certaines personnes que j’ai pu croiser. J’ai très vite limité la liste des gens qui méritaient vraiment cet effort, et ils sont très peu nombreux…
V: L’abandon d’une certaine liberté physique totale.
Worst compromise that your work required
B : Shutting up when people were acting particularly annoying ! Just to get the photo. But when organizing my photos, I realized that I never even shot everyone I met. I restricted the list to the people who deserved my effort, and they are few and far between.
V : I lost a certain physical freedom
Meilleure explication de cette colab Magenta/Live
V: Amitié de longue date.
B: Vivien et moi achetons les pièces pour nos jets privés dans le même magasin. Un jour, nous nous y sommes croisés, et sommes allé boire une bouteille de Moët au troquet du coin…
Best reason for this colab
B : Vivien and I were buying parts for our private jets in the same store. One day, we crossed paths, and went to buy a bottle of Moët at the bar on the corner.
V : Long-term friendship
Pire argument pour expliquer que le skate n’est pas vraiment un sport
V: L’Amérique.
B: Lorsque quelqu’un balance que “c’est un art”, je trouve ça souvent difficile à assumer. Et dieu sait que je pourrais écrire une dissertation sur la dernière line de Dill dans Cherry, ou les parts conceptuelles de Morita. Mais, je dirais que ce n’est un art, au sens propre du terme, que pour quelques personnes… Et que pour le reste d’entre nous, c’est une activité ludique et sociale. Mais ce n’est pas un sport. Le ballet n’est pas un sport, et les gens qui le pratiquent pourraient en tourner des “stress montage” à la Transworld!
Worst argument you’ve heard to explain skateboarding isn’t really a sport
B: When somebody says it’s an art I find it difficult to accept. Lord knows I could write an entire dissertation about the last line of Dill in Cherry or the conceptual Morita’s parts. I would say it’s an art for just a few people. For the rest of us, it’s just a fun and social activity. But it’s not a sport. Ballet is not a sport but people who practice it could film a “stress montage” à la Transworld.
V : America
Meilleur message que vous pouvez transmettre grâce au skateboard
B: Je citerais tous les héros du Ignorant Rap moderne: “Do You!”
V: Le skateboard EST le message, il transmet grâce aux gens, en se servant d’eux et en façonnant leur esprit. Je n’essaye de rien transmettre en utilisant du skateboard, j’essaye de comprendre ce que le skateboard a à dire par lui-même, et de me mettre en phase.
Il semble vouloir que nous restions tous enfants, que nous explorions le monde et communiquions avec tous sans distinction d’origine et de catégorie sociale. Il est là pour surprendre, remettre en question (l’espace public, la notion de jeu, de but, d’objectif…), faire réfléchir et généralement empêcher le statut quo de s’installer dans la société. C’est un agent de liaison entre les gens, et un agent de rébellion contre ceux qui tentent de se mettre sur le chemin du partage et de la liberté. C’est le top.
Best message you could give through skateboarding
B : In the words of today’s modern rappers “Do you”
V : Skateboarding is the message. I don’t try to transmit anything, I try to understand what skateboarding has to say itself and implement that.
It seems to me that we remain children, that we explore the world and communicate with everyone free from all barriers. It’s there to surprise and make you think in a new way and challenge the status quo. It’s a link between people, and a tool against those who try to limit liberty. It’s awesome !
Pire regret dans votre travail/carrière
B: La première fois que nous avons shooté ensemble, si je me rappelle bien, Mark Gonzales a fait un trick impossible à Marseille, “facile” à photographier, en plus! Et j’étais tellement stressé que j’ai flingué la pellicule… Heureusement que je ne l’ai su qu’une semaine plus tard, de retour à Paris, une fois mes pellicules développées, sinon, je me serais fait hara-kiri sur le spot. Pour les locaux: fs rock sur le champignon géant à la Gare Saint-Charles.
V: Je n’ai jamais vu ça ni comme un travail, ni comme une carrière. Il est difficile d’avoir des regrets dans un jeu.
Worst regret of your career
B : The first time I shot with Mark Gonzales, he did a gnarly trick in Marseille, easy to shoot even ! And I was so stressed that I exposed the film ! Thankfully I only realized once I had already gotten to Paris. If not, I would have killed myself on the spot. For the locals: Fs rock on the giant mushroom at the main train station.
V : I’ve never seen skateboarding as a job, or a career. It’s difficult to have regrets when it’s something you enjoy.
Meilleur conseil jamais reçu
B: “Stay Black!” J’essaie, autant que faire se peut, tous les jours.
V: Les choses dont tu n’as pas fait l’expérience sont inimaginables. Il faut impérativement voyager. Physiquement et spirituellement.
Best advice you’ve ever received
B : “Stay black !”, I try to as much as I can.
V : There are many thing you never get to experience. You have to travel, physically and spiritually.
Pire côté d’être indépendant
V: Une des raisons majeures qui précipite la perte de vitesse de l’industrie du skateboard et des médias occidentaux est la mise à jour permanente des collusions incroyables entre le business, la presse et l’idéologie qui vivent toutes les unes des autres et appartiennent souvent aux mêmes personnes. Seule la vraie indépendance permet d’exprimer ce qu’on a à dire sans concessions et avec honnêteté. Quel que soit le prix à payer pour l’indépendance, il est toujours valable.
B: Ce n’est pas comme ça que je vais payer la révision de la Maserati…
Worst side of being independent
B : That’s not exactly helping me pay off my Maserati
V : Only true independence allows you to express yourself. Whatever the price of independence, it’s always worth it.